Pourtant, libérer la parole autour de la sexualité c’est encourager des rapports équilibrés et conscients.
Israël Nisand nous rappelle avec justesse que la place de la vie émotionnelle et affective dans nos relations est capitale et qu’il ne faut pas réduire la rencontre à un acte exclusivement génital ou sexuel. Il explique : « ce qui importe le plus c’est de remettre la dimension affective et relationnelle au centre de la sexualité car elle est le produit d’une relation complexe entre les expériences personnelles, les influences extérieures et les contingences sociales ou morales »
Le Fonds pour la Santé des Femmes, conscient de cette déplorable carence d’informations auprès des plus jeunes, s’est engagé dans cette campagne informative sur la sexualité. Des intervenants professionnels investissent les enceintes scolaires pour libérer la parole et ouvrir le dialogue avec les adolescents.
Ce projet provoque des rencontres entre des gynécologues ou des sages-femmes et les lycéens.
Participer à informer les lycéens dans le domaine de la sexualité, c’est les accompagner sur le chemin de relations respectueuses et protégées.
Si la sonnette d’alarme de l’accroissement des IST est très largement activée, en particulier chez les 15-18 ans, il n’est pas le seul thème à aborder pour une sexualité saine et sûre.
Se protéger, c’est aussi connaitre son corps, respecter l’autre et se respecter soi dans son désir et dans ses besoins.
En France, rappelons que l’éducation à la sexualité est prévue par la loi depuis 2001 et rendue obligatoire par la circulaire du 17 février 2003 dans les écoles, les collèges et les lycées à raison de trois séances par an et par groupe d’âge homogène. Cette loi est malheureusement loin d’être systématiquement mise en œuvre.
Trois axes fondamentaux sont à la source de cette initiative :
s’approprier des connaissances sur l’anatomie
acquérir des compétences en étant capable de parler de soi et prendre en compte les risques liés à la sexualité
(IST, grossesse non désirée)développer des attitudes : s’estimer, se protéger, accepter l’autre dans sa différence et exiger le respect mutuel
Il est nécessaires que des professionnels de santé se mobilisent au sein de la communauté éducative afin d’être acteurs de ce dialogue et de se positionner comme personnes-ressources potentielles.